Une plateforme collaborative avec le CEIDO
En s’assurant les services de la plateforme Levée privée, le groupement CEIDO présente à sa centaine d’adhérents une alternative dans le financement de la croissance organique de leur officine. Originalité, cette offre financière comprend l’accompagnement de plusieurs experts, experts-comptables, juristes, sociétés de financement...
Gourmande, la pharmacie l’est particulièrement dans son appétit en fonds propres. À tel point que cette voracité constitue le talon d’Achille de bien des officines. « Après les débits de boissons, c’est la deuxième catégorie de commerce à requérir autant de fonds propres », constate Emmanuel Leroy, expert-comptable, associé du cabinet KPMG, ajoutant « rien d’étonnant à cela puisqu’il s’agit dans les deux cas de professions réglementées». De fait, comme le décrit Christian-Eric Mauffré, président du groupement CEIDO, « alors que l'installation bénéficie paradoxalement d’un contexte favorable, le prix des fonds étant à la baisse et la pyramide des âges augurant d’un renouvellement, le titulaire, une fois installé, est pénalisé dans le développement de son activité par un besoin en fonds de roulement important. Sans compter qu’il se trouve souvent démuni en termes d’expertise et d’accompagnement ».
Une alternative au modèle bancaire
Ce constat a incité le groupement à conclure un partenariat avec la plateforme de financement Levée Privée. À ne pas confondre avec les plateformes de crowdfunding, ou financement participatif, qui s’adressent essentiellement à des start-up. Comme le note Jean-François Marquette, son fondateur et président de son conseil d’administration, « Levée Privée concerne, au contraire, exclusivement des entreprises matures ». Son principe est simple : une levée de fonds, en Private Equity, sous forme d’obligations convertibles, est opérée auprès d'un ou de plusieurs investisseurs : des acteurs régulés, tels que les fonds d’investissement, des conseillers en gestion de patrimoine, et enfin des clubs de business angels, des professionnels du même secteur… Et, pourquoi pas, d’ici quelque temps, sous forme d’un fonds dédié exclusivement à la pharmacie ?
Ce cash-flow abonde en tant que quasi-fonds propres aux fonds propres de l’officine et sera considéré comme tel par les banquiers.
Un avantage de taille puisqu’il permettra aux titulaires de mieux appréhender dans la durée – sept ans en moyenne – le financement d’opérations susceptibles de dégager une rentabilité pérenne. « Il s’agit d’adapter aux TPE que sont les officines, les techniques financières jusqu’à présent utilisées par les grands groupes », résume Emmanuel Leroy. Autre changement de paradigme, alors que les banquiers appréhendent les opérations de refinancement sous forme de risque et de rentabilité rapide, fixée mois par mois, les investisseurs s’inscrivent – et souscrivent – à l’opérationnel. C’est-à-dire qu’ils vont se mobiliser sur le long terme sur la capacité du pharmacien à dégager du profit dans un exercice contraint. Car, comme le rappelle Emmanuel Leroy, « au-delà de l’achat du fond de l’officine, des capitaux sont requis par l’exploitation de l’officine soumise à une rotation des stocks de 45 jours, tandis que les crédits fournisseurs sont de 42 jours et les crédits clients de cinq à huit jours ».
Un écosystème au service du pharmacien
Deuxième originalité de la démarche, celle qui consiste à agréger aux compétences professionnelles du pharmacien titulaire l'expertise de juristes, d’experts-comptables du cabinet KPMG et des intervenants de la société de financement Interfimo, tous partenaires de la plateforme Levée Privée. « Nous garantissons aux pharmaciens un accompagnement lors du montage du dossier et pendant toute la durée de l’opération, c’est-à-dire durant tout le développement de ses affaires », affirme Jean-François Marquette ajoutant que cet écosystème se manifeste également de manière digitale, (application, tableaux de bord, reporting mensuel). Au regard des critères énoncés, au moins 20 % des adhérents de CEIDO devraient être éligibles à un financement via Levée Privée. Pour assurer le pilotage des transformations nécessaires face aux attentes des patients et aux nouvelles missions de santé publique, pour faciliter la mutation de leurs activités officinales en termes de réorganisation de l'espace et d'aménagement (robots, comptoirs, espaces de ventes…) ou encore pour soutenir une croissance organique. Voire pour financer des opérations externes qui, in fine, ne pourront que bénéficier au réseau CEIDO.
Marie Bonte
Le quotidien du pharmacien n° 3334 Jeudi 16 mars 2017 www.lequotidiendupharmacien.fr
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